16 mars 2007

Hymnes Déchirés - Odeurs de diables

Un après-Midi,
Chez Robert,
Rue Blanche
.

III
Odeurs de diables



Des odeurs de Diables… !
Ah, si seulement l’odorat pouvait s’y suffire !
Mais, non ! Il appelle
L’attitude et les mots et la démarche.
Nul besoin d’hésiter si l’on sait. Pas vrai ?

La cadence est donnée :
je serai fou la nuit et ivre le jour…
Et surtout, orphelin des pleurs et des demis-sourires.
Il n’y aura rien que je ne puisse faire
Sauf de me défaire doucement, graduellement,
Par palier ; Par dégoût ?

A donner sans péril, on succombe sans vaincre…
Je reste songeur.
Me voici de retour là où tout est parti…
Et j’y reste, prétendant y creuser un fossé abominable,
Où je pourrais tout mettre, définitivement.
Mais le pire n’est pas là !
Le pire, le voici : Tous ont une pelle à la main
Et tous me la tendent !
En signe de reconnaissance, d’humeur,
De plasticité moribonde, d’amitié, même !
Voire sous l’horrible couvert de l’amour…
Ils s’y mettent tous…
Ah, ah, ah…
Mon dieu, je voudrai vous garder de m’aimer.
Quel masque hideux pourrai-je jamais revêtir
Pour qu’un tel miracle s’accomplisse ?
Quelle bave vénéneuse devrai-je cracher
Pour atteindre moi-même…Malgré vous ?

Mais après tout, bave ou nectar,
Vous n’y voyez que du semblable !

Alors, espèce de Sale Gamin,
je viens te rejoindre sur la jetée,
On coulera notre vie, notre luxure ensemble
Sur ces grèves où plus jamais nous ne trébucherons,

Et d’ailleurs, même après tant d’années,
Qui peut dire sur quoi nous avons trébuché ?
Est-ce sur un corps, un pamphlet ?
Sur une femme assez gaillarde
Pour nous prisonnier ?
Sur un arbre souillé de la douce bave malléable
De ceux qui marchent en coin ?

Je sais que nous ne le saurons jamais
Parce que nous ne sommes pas là pour le savoir…
Peut-être un peu pour le dire…
Non, en regardant de plus près,
Je sais que c’est pour le dire,
Pour amnistier d’encore plus près
Les peaux d’oranges qui se trouvent encerclées…

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