23 avril 2007

Edito - Le pas du Funambule

Le pas du funambule


Au sommaire de ce troisième numéro d'ANANDA, "le monde comme représentation". Rien que ça… Mais oui, parfaitement. D'aucuns prétendent qu'il y faut de la thèse pour aborder ces questions. Et un doctorat es excès pour évoquer la vie, ça vous va? "Le monde comme représentation", il n'y a qu'à se pencher, dans le corps, pour y trouver les pistes salutaires, pour y cartographier l'étendue viscérale de nos propres errances. Errances étendues d'un monde dont la représentation tente de s'achever. "Le début du monde finit commence" écrivait Valéry, il y près de 80 années. Au pas de charge, la Planète Auschwitz se met en place. Et le pas du funambule, aérien, par-delà les contingences et partisan de personne, méprise le filet s'il doit risquer sa vie. Et accomplir en silence le travail de la défiance…

Alors, voilà le programme: l'errance silencieuse d'une panthère noire sur la neige, les exercices de discernement d'un feu affolant, la routine meurtrière d'une cellule innocente et l'évasion d'un fou d'authenticité où la quête du Sens passe par la confrontation au monde. Autant de textes entrecoupés du souffle de deux nouvelles plumes dans la précision de la poésie.

L'écho des mots se fait dans le miroir des désordres du monde. Ils sont peut-être la réponse du Sens au Non-Sens nauséabonde qui règne ici et là, entre les Nouveaux Prophètes qui ont tout vu et tout compris et les autres dont on est sûr que ce n'est pas le cas.

Extase immobile et silencieuse, volonté d'extraction de la vérité, l'urgence de percer le mur de nos représentations devient vitale. Et tout est bon pour rejoindre l'autre côté, quelque soit la profondeur du gouffre et la minceur du fil. C'est là-bas…Le meilleur moyen est encore de s'y rendre à cloche-pied, la raison titubante…
On y va?

Charles Letellier,
Mars 2007.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dans le miroir des désordres du monde, effectivement. La planète Auschwitz, pleinement contaminée par les nouveaux fascismes (nouveaux car insidieux, imperceptibles à l'oeil nu: il faut se préparer à les reconnaître ; et à les combattre), ne se manifeste que dans le renversement de toutes les valeurs humaines. Le beauté n'est qu'un moment de la laideur ; la vérité un moment du mensonge, omniprésent. On acclame aujourd'hui des figures politiques, universellement reconnues, qui demain seront haïes d'une manière aussi irrationnelle. Croyez-moi beaux enfants,l'aventure est morte, et l'histoire est terminée - pour de bon.

Hegel (qui revient comme prévu à la fin du monde)