7 mars 2007

MINES par Lionel Blot

Toujours en vie ?... Oui… Je n’aurais jamais cru… Mes mains, ma nuque… Légère pesanteur crânienne… J’ai dormi comme une brute… On recommence, donc... Levé de bonne heure, cet après-midi… Aussitôt les vertiges, le vacillement intérieur… Ce sont les vapeurs de soufre inhalées tard la nuit… Cafés noirs... Quatre, cinq, six…. Ma main se tend, prompte à accueillir le mot... Pas tout de suite... Savons abrasifs, eau tiède, glacée, brûlante… Je m’ébroue... Voilà, je brille en surface... On peut y aller ? Bien sûr.
Infimes secondes qui me séparent du clavier, et qui opèrent, là, le transit organique de la connaissance, du silence mondain à la conscience cryptique, de l’absence de soi à la parole souterraine, du contingent, de l’inessentiel, du non-avenu, du non-être, à l’écriture. Tremblements parcourant mes nerfs depuis le cervelet jusqu’aux doigts. J’y suis. Ecran blanc. Contemplation d’un vide.

Machinalement, mon doigt frappe au hasard une lettre ; une porte s’ouvre sur l’obscurité. J’y vais ?... Oui, mais c’est un puits… Une chance de revoir le jour ?... Hm, voyez-vous, le grisou, on ne sait jamais... Aucune garantie ?... Si, parce que ça parle, au fond… Tant mieux, je ne demande qu’à entendre... Etes-vous cynique ou gigolo ?... De votre point de vue, peut-être… Enfin, je veux dire, l’esprit n’y tiendrait pas, comprenez-vous, il y a des vérités qu’on gagnerait à taire…


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