16 mars 2007

Hymnes Déchirés - Un soir après la fête

Amiens

X
Un soir après la fête…


J’ai tout abandonné :
Les fanfares, les ronds d’serviettes,
Les sourires à moitiés,
Les ententes mesurés…

Tout

J’ai laissé des trésors factices
Pour embrasser de vierges
Contrées embrasées ;

J’ai laissé le foutre pour le souffle
Mais je n’ai dénigré ni l’un ni l’autre.
J’ai convoité le dédoublement
Pour rassembler ce qui s’éméchait
Férocement en mon sein antique.

J’ai vu double tandis
Que je buvais sextuplé.
Je me suis inquiété du tort,
Soucié de la cruauté—
Ne voulant pas croire.

Ah, qu’elle est belle la recherche…

J’ai quasiment
Tout sacrifié
A cela,
A cette incapacité
A être parmi vous…
Vous, vous, vous qui régnez !!

Et pourtant, j’ai mis mes pas
Jusqu’au sable de vos contrées ;
Je me suis abasourdis
De vos dires,
De vos femmes,
De vos alcools.

Pourtant, tout semble s’être passé,
Comme dans le songe
D’une nuit à rallonge.
Et c’est un peu comme l’amour
Qui s’éclabousse contre la paroi
Râpeuse de mon cœur,
Qui n’en peut plus d’aimer,
Qui en meurt parfois…

Aimer, aimer, aimer…
C’est un suicide peut-être…
C’est se mettre en joug…
C’est intolérable tellement c’est nécessaire!

On se lance des cordons qui parfois,
Par miracle,
Se transforment en perche,
Comme pour signifier que,
Enfin, ça y est,
Tout est figé, sécurisé, sous contrôle.

Et l’on voudrait me le faire croire !
Et trop de faiblesse m’y accule,
A cette maudite croyance !
Permets au moins que je te dénigre,
Cruelle mensonge !

Faiblesses destructrices, terrifiantes,
Telluriques, sismiques,
Qui tente le cosmique
Pour ne pas sombrer dans le comique…

Et j’en suis le jeune fruit pourri
A la fois, vert et brun,
Odeur d’insanité vitaminée…
J’excelle en l’art de transformer, de donner…
Je m’abreuve, mange,
Fourni la nourriture quand la discussion
S’étale, aide à couper les morceaux,
Montre que j’aime l’inconnue,
Croque serpents, ferraille, fleurs,
Tous ce qui est susceptible
De bien tenir ensemble,
Comme un damné, un furacle,
Je dessine les nausées
(rendez-les moi ce sont les miennes)
Et parjure les être surannés…

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