7 mars 2007

Non merci, mais je ne fus plus ! par Yann Caudal

Le Vétéran et le Frétillant-Solennel.
Le Vétéran : Ou bien ?
Frétillant-Solennel : Ou bien quoi ?
L. V. : J’avais envie de voir sa synagogue. Gogues en chapelets. Replet-charcuterie. J’étais écrigraillon.
F.S. : (Un temps). J’écris tout du long de la vie.
L.V. : La sienne ou bien ?
F.S. : Je veux dire dans la vie. La mienne à elle.
L.V. : Ah oui comme on décrit une vie, ou bien ?
F.S. : Je n’ai que faire de critiquer sa vie. Je me nourris de son absence. Je ne suis pas présent. Son temps m’est compté. Vous ne voyez pas que je suis en face de quelqu’un ? Je ne suis pas ivre, non. Je ne serais plus jamais ivre. Lui écrire tout de même ! Douteriez-vous de mes oraisons ?
L.V. : Ou bien, raison.
F.S. : Vous avez toujours raison. C’est agaçant votre service. Vous servez, vous avez raison. Vous servez des verres et vous avez encore plus raison ! La raison vous donne des phrases et vous continuez à servir pour avoir tort, ou bien je me trompe ! La guerre ne vous a pas suffi ? Je ne vous comprends plus.
L.V. : N’est plus, ou bien ?
F.S. : Non, elle est.
L.V. : Jument bréhaigne sans enfant s’ennuie tout le temps. Vous l’aimiez ou bien ?
F.S. : (un temps) Qui vous a appris cela ? Quand vous étiez soldat en Serbie ? Voïvode de l’enfer. Combien de bouteilles par jour ? Combien de fois vous êtes-vous mutilé ? (Un temps). Elle ne voulait pas d’enfant. C’est autre chose. Vous saviez ?

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