15 mai 2007

Totale régression (Première partie)

(suite à l'article publié sur le Blog Espinossa)

Bel armement (verbal) de gauche, ca change un peu de l'outrecuidance grossière des vainqueurs de droite. Le Verbe tue mais où est la pensée de Gauche? Nulle part entre le vide de ses trahisions et ses maintes manquements d'union. Qui a dit qu'on était naturellement de droite et culturellement de gauche? Il n'y a qu'à regarder les enfants qui, naturellement, sont xénophobes, racistes, égoïstes, et ne comprennent que l'autorité, la moindre faiblesse étant exploité jusqu'à ce que mort s'en suive... Et les grands enfants de la République, terrorisés de l'avenir et de ce qu'on leur en dit sur TF1 et consorts, ont voté le parti de la peur.

Car un peuple qui a peur est prêt à n'importe quoi: se jeter par la fenêtre alors que, certes, l'immeuble en feu, ou abdiquer de grandes parcelles de liberté, ce qui signifie que son quotidien s'avance vers une claustrophobie de lui-même. Les seules vraies libertés sont quotidiennes. Qu'ai-je à faire des promesses fumantes sur un soi-disant avenir meilleur. Rien à foutre des lendemains qui chantent et des grands soirs qui swingent mais rien à foutre également du paradis économique sur Terre et de la "liberté" de travailler plus... Rien! Au quotidien la liberté! Maintenant la liberté! Moins de libertés au quotidien signifie vivre dans l'exaltation chrétienne d'un au-delà meilleur, d'un après bien plus préférable à celui-ci qui est mauvais, désagréable, et difficile; cela signifie vivre dans l'attente d'une amélioration, d'un mieux en fin de vie après avoir travailler plus pour mourir plus vieux, on aura repoussé l'ennui et l'indiscible terreur de se retrouver face à soi-même. On aura gagné de l'argent, des écrans plats, des belles voitures mais on aura vécu comme n'importe quel animal depuis que l'homme en est un. La régression est presque totale. Retour en force de la religion, de la Force (militaire et policière) et du travail. Oui, le régression est presque totale car, de même, que rien ne vînt remplacer ce Dieu Mort-ouf!-pas-trop-tôt, rien n'est venu appuyer les prémisses du travail entamé par Mai 68. Comme peu de penseurs ont sus reprendre et continuer l'invective de Nietzsche déclarant la personne de Dieu comme nulle et non avenue.

Attendons-nous bientôt à des attaques en règles sur les acquis sociaux de 36, eh, pourquoi pas? La gauche n'est-elle pas composée exclusivement de parias, de dégénérés (qui font de l'art du même acabit cela va de soi), d'intellos pantouflard gorgés de pastis et enfumés de gitane, de pd sensibles et de femmes lubriques, de fainéants tous plus ou moins emmigrés, de bouffons prônant l'égalité des droits devant l'autel de la justice qui vient d'envoyer au gnouf deux non-récidivistes, jeteurs de canettes en colère, pour quatre mois de réjouissance en salle d'eau. Oui, la régression est totale et on peut certainement s'attendre à ce que l'homme de Neuilly face tout ce qu'il y a en son pouvoir (maintenant fortement étendu) pour y rester le plus longtemps possible et rendre dégénéré ce qui n'était qu'endormi. Ce qu'il y a de plus dangereux dans la peur, plus qu'elle-même, et comme n'importe qu'elle drogue, est qu'elle rend terriblement accros ceux qui y sombrent.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Aujourd'hui 16 mai - et comme tu le dis, les grands enfants de la Répoubelle ont la permission de commencer à jouer dans leur grand jeu de la vie et de la mort. Le Chef - big brother - a désormais carte blanche: le Rêve devient enfin réalité...

Mais il ne s'agit pas de "Force", mais de pouvoir, c'est-à-dire le plus bas degré de la puissance, avec le cortège nécessaire de ressentiment, de culpabilité, de mauvaise conscience - d'idéaux ascétiques! Ah! Nietzsche! Tu aurais bien ri! Avec tes fameux sarcasmes du style: "comme c'est curieux et intéressant tout ça, penchons-nous de plus près et examinons avec plus d'attention". Et tu aurais sorti quelques aphorismes cinglants dont tu as le secret.

La régression n'est pas sociale, détrompez-vous chers contestataires, elle est humaine ; et le cauchemar ne fait que commencer dans le meilleur des mondes.
Vive la République, vive la Rance!

El ultimo pesadilla!

Edmond Dantès